Madame, qu’avez-vous à me reprocher ? Quel crime ai-je commis pour que vous reconnaissiez ainsi tous mes services ?
Comment osez-vous m’interroger, lorsque j’ai tant de preuves qui déposent contre vous ?
De quoi suis-je accusé ?
Comment arrivera-t-elle ainsi à savoir qui est sa dame ?
Je tiens à me justifier.
Eh bien, je m’explique. — J’ai appris que vous étiez en relation avec mon plus grand ennemi.
Croyez-le, madame, si j’ai caché dans ma maison le duc de Mantoue, ç’a été seulement la nuit où il est venu déguisé.
Qu’est ceci ? le duc ! (À part.) Ô ciel ! je jouais la colère, et j’avais un sujet sérieux de me plaindre ?
Il est maintenant dans le palais.
Quoi ! le duc est ce cavalier que j’ai reçu chez moi ?
Oui, madame.
Combien de fois au moyen du mensonge on a découvert la vérité !
Allant de doute en doute, je ne puis apercevoir son intention.
Pourquoi donc m’avez-vous caché cela ?
Comme le duc devait vous épouser, madame, je pensais que vous pardonneriez sans peine une faute que l’amour faisait commettre.
Je comprends à cette heure qu’il vous a été facile de m’apporter sa lettre.
Oui, madame ; j’allais partir lorsqu’il vint, et je la lui donnai.
Vous vous êtes ainsi acquitté de votre mission avec lui, mais non pas avec moi. — Et la lettre que vous avez remise à Laura ?