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L’ESPRIT FOLLET.

don manuel.

Personne n’en a vu.

cosme.

Des génies familiers ?

don manuel.

Chimères que cela !

cosme.

Des sorcières ?

don manuel.

Autres folies !

cosme.

Des magiciennes ?

don manuel.

Quelle sottise !

cosme.

Des enchanteresses ?

don manuel.

Pas davantage.

cosme.

Des succubes ?

don manuel.

Tout autant.

cosme.

Des nécromants ?

don manuel.

Dans les contes.

cosme.

Des énergumènes ?

don manuel.

Le nigaud !

cosme.

Vive Dieu ! je vous tiens. — Et des diables ?

don manuel.

Dont j’ignore le pouvoir.

cosme.

Et des âmes en peine ?

don manuel.

Qui chercheraient à m’inspirer de l’amour, n’est-ce pas ? Tais-toi, imbécile, tu m’obsèdes.

cosme.

Enfin, que décidez-vous ?

don manuel.

Je veillerai soigneusement nuit et jour. C’est ainsi que je découvrirai la vérité, sans que je croie ni à tes esprits follets, ni au reste.

cosme.

Eh bien ! moi, je pense qu’il y a quelque démon qui les amène ici… Et cela n’est pas étonnant dans un endroit où se trouve un cavalier prenant du tabac à fumer[1].

  1. C’est que, selon lui, le démon doit aimer ce tabac, dont la fumée, sans doute, lui rappelle l’enfer.