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JOURNÉE III, SCÈNE IV.

angela.

Ah ! Béatrix, s’il le rencontre nous sommes perdues.

béatrix.

Vous n’avez rien à craindre s’il le trouve dans son appartement.

angela.

Et si Isabelle, dans son trouble, n’a pas bien fermé, et qu’il soit entré de l’autre côté ?

béatrix.

Il faudra vous sauver.

angela.

J’irai me placer sous la protection de votre père.


Scène IV.

L’appartement de don Manuel
Entrent par l’armoire, ISABELLE et COSME ; et de l’autre côté, DON MANUEL, marchant à tâtons.
isabelle.

Entrez vite.

Elle sort.
don manuel.

Voilà que de nouveau j’entends du monde ici !


Entre DON LOUIS, portant un flambeau.
don louis, à part.

Vive Dieu ! j’ai vu un homme.

cosme, à part.

Cela va mal.

don louis, à part.

Comment a-t-on changé cette armoire ?

cosme, à part.

De la lumière ! on peut me voir ! Cachons-nous là.

Il se cache sous un buffet.
don louis.

Quoi ! c’est vous, don Manuel ?

don manuel.

Quoi ! vous ici, don Louis ?

cosme.

Avez-vous vu par où il est entré ? j’ai été mille fois sur le point de le dire.

don louis.

Indigne cavalier, hôte perfide et traître, qui enlevez ainsi l’honneur d’un homme qui vous accueille en sa maison, tirez l’épée.

don manuel.

Oui ! mais seulement pour me défendre… étonné de vous voir ici et d’entendre un tel langage… Mais quelle que soit votre valeur,