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LES TROIS CHÂTIMENTS EN UN SEUL.

une autre voix.

À la montagne !

plusieurs voix.

Au chemin !


Entre VICENTE.
vicente.

Seigneur ?

don lope.

Parle donc ?

don mendo.

Quelle nouvelle ?

doña violante.

Qu’est-il arrivé ?

vicente.

C’est que les domestiques qui ont fui ont averti la justice du village voisin, et la voici qui vient à notre recherche.

don lope.

Eh bien ! à la montagne !

don mendo.

Oui, retirez-vous de ce côté ; je vais, moi, aller au-devant d’eux, et je m’oblige à empêcher qu’on ne vous poursuive. — Et je vous le garantis de nouveau, j’accomplirai la parole que je vous ai donnée.

don lope.

Je l’accepte volontiers.

don mendo.

Je vous demanderai seulement un gage, afin que, dans le cas où j’enverrai vous chercher, celui qui viendra ait le passage libre.

don lope.

J’ai beau chercher, je ne me trouve aucun gage à vous donner… Mais prenez ce couteau de montagne… Celui qui le rapportera peut venir en toute sécurité.

don mendo.

Vous me donnez un couteau ?

don lope.

Eh ! que puis-je donner, moi, qui ne soit un instrument de mort ?

don mendo.

Je l’accepte pour en ôter le tranchant.

don lope.

Prenez, et adieu.

don mendo.

Allez avec Dieu.

don lope, poussant un cri.

Ah malheureux !

don mendo.

Qu’est ce donc ?