bien qu’elle se trouve en ma main, cependant elle n’est pas pour vous.
Ne vous ai-je pas entendu vous-même lui parler pour moi ?
Il est vrai.
Et aussitôt après, — bien qu’un maudit valet m’ait éloigné d’ici un moment, — n’ai-je pas entendu, juste ciel ! que moins inhumaine, moins ingrate, en témoignage que l’on travaille le diamant, que l’on ciselle le bronze et que l’on taille le marbre, — elle m’envoyait cette fleur ?
Il est dommage que vous n’ayez pas entendu ce qu’elle a dit avant cela ; vous auriez entendu votre disgrâce.
Comment ?
Je vois que vous n’avez entendu que la moitié de la conversation, et que vous n’étiez pas là lorsqu’il a été question de vous.
Qu’est-ce que cela signifie ?
La réponse de doña Violante est que votre amour l’ennuie.
Alors à qui donc disait-elle, en vous parlant de moi, qu’elle n’est plus maintenant si insensible ?
À moi.
Attrape !
À vous ?
À moi.
Songez, don Lope, que vous mettez mon amitié dans la nécessité de révoquer en doute la vérité de vos paroles.
Celui qui s’aviserait de douter de ma véracité apprendrait bientôt à me connaître.
Allons, don Lope, ne me faites point payer par une querelle avec vous le bonheur qui m’est venu, et donnez-moi cette fleur.
Elle est à moi, et par conséquent je ne dois la donner à personne