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JOURNÉE II, SCÈNE I.

doña violante.

Qu’avez-vous ?

doña blanca.

À quoi songes-tu ?

vicente, à part.

Il y a longtemps que nous ne nous sommes battus.


Entre LOPE DE URRÈA.
urrèa.

Eh bien ! qu’y a-t-il ? (À don Lope.) D’où vient que tu es ainsi ému en parlant à doña Violante et à ta mère ? Que s’est-il donc passé ?

doña blanca.

Lope… seigneur. (À part.) Ô ciel ! inspire-moi un détour afin que son père ne soupçonne rien. (Haut.) Mon fils a eu à se plaindre de Vicente… il voulait le châtier… et nous nous sommes mises entre eux deux.

vicente.

Bon ! me voilà en jeu à présent.

doña violante.

Oui, nous tâchions de le contenir.

urrèa.

Il faut avouer, Lope, que vous avez un singulier caractère !

don lope.

Seigneur, ce n’était rien, je vous assure.

vicente.

Mon maître, à qui il manque de l’argent, me demandait des comptes, et là-dessus…

don lope.

Il suffit ; sors d’ici, malheureux !

vicente.

Il n’y a pas moyen de s’expliquer avec vous.

urrèa.

Et c’est pour un pareil sujet que vous ne craignez pas de vous emporter devant doña Violante !

don lope.

Je n’ai rien à répondre à une pareille observation, et je dois me taire. (À part.) Oh ! pourvu que je rencontre don Guillen !

Il sort.
doña blanca.

Ne le laissez point aller, seigneur.

urrèa.

Ne vaut-il pas mieux le laisser partir ? (À doña Viotante.) Excusez-le, madame, je vous prie. Quand il a la tête montée, il ne garde respect ni à moi ni à personne.