Assez ! assez ! car à ce mot, à ce nom, je sens mon âme qui abandonne mon cœur pour se placer sur mes yeux. Vous m’avez fait un bien vif plaisir : que voulez-vous en récompense ?
Je demanderai seulement, sire, que vous acheviez votre ouvrage. — Par la mort de Léon X, le siège pontifical est devenu vacant ; Charles-Quint et François Ier, roi de France, me protégent ; daignez vous joindre à eux, et sans nul doute j’obtiendrai la tiare.
C’est ce que je désire le plus. Comptez sur mon appui.
Vous élèverez ainsi un vassal qui vous est tout dévoué.
Eh quoi ! monseigneur, vous souffrez, et moi je vis ! Vous êtes triste, et je ne meurs pas de votre ennui ! — Ah ! je ne vous aime donc pas, puisque je ne sens pas plus vivement vos peines. — Comment vous trouvez-vous ?
Quel bavardage !
Êtes-vous mieux ?
Quelle femme fatigante !… Voilà mon mal et mon déplaisir !…
Je voudrais, sire, pouvoir partager vos peines… Je ne vous parle pas de partager ma joie, car puis-je avoir de la joie, alors que vous n’en avez pas ?… Mais ces dames m’ont accompagnée afin de vous distraire par leurs jeux, leurs chants et leurs danses. La belle Seymour est une douce sirène dont la voix charme l’oreille. Marguerite est célèbre par son talent poétique : elle a aujourd’hui la palme. Enfin Anne de Boleyn…
Ah ! malheureux !…
… Danse dans la perfection. — Et si ces amusements sont impuissants à vous distraire, l’infante connaît les principes de la philosophie morale… moi je sais plusieurs langues différentes… Choisissez dans tout cela ce qui pourra le mieux vous divertir.
Une seule chose pourrait me plaire, — ce serait de voir danser Anne de Boleyn.
