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JOURNÉE III, SCÈNE IV.

gardât aussi bien les commandements de Dieu et de l’Église ! Enfin, quoi qu’il en soit, ce qui me console, c’est que tant que je serai avec vous, Louis Perez ne viendra pas me chercher, si toutefois je puis être en sûreté contre lui.

premier alguazil.

Voici beaucoup de monde.

pedro.

Il est vrai. — D’abord, en avant, deux arquebusiers ; par derrière, deux autres ; au milieu d’eux un homme enveloppé de son manteau, et puis une foule de gens.


Entrent LE JUGE, LOUIS PEREZ, DES ALGUAZILS, etc., etc.
le juge.

Où est votre prisonnier ?

premier alguazil.

Le voici, seigneur.

le juge.

Fort bien. Attachez-les ensemble, et tous deux marcheront ainsi.

troisième alguazil.

Louis Perez ne pourra pas suivre, seigneur ; il a le bras en morceaux, et tombe en défaillance par la perte de son sang.

le juge.

Laissez-lui reprendre haleine ; découvrez-lui le visage un moment.

pedro.

Sur ma foi ! il y a un sort qui me poursuit, et il y aurait de quoi perdre patience. Vous verrez comment tout ça va finir… On nous liera avec les mêmes fers, on nous mettra dans la même prison, on nous serrera le cou avec la même corde, on nous pendra à la même potence, et puis on nous jettera dans la même fosse.

louis.

Qui est donc là qui se lamente ?

pedro.

Personne.

louis.

Sois sans crainte, Pedro ; tu n’as plus rien à redouter maintenant. Hier c’était le jour de tuer, aujourd’hui c’est le jour de mourir. Ainsi tout change sans cesse, ainsi s’évanouissent les vains projets des hommes !

le juge.

Quelle est donc cette troupe armée qui se place devant nous en faisant mine de nous barrer le passage ?


Entrent DOÑA LÉONOR, DOÑA JUANA, ISABELLE et PLUSIEURS DOMESTIQUES.
léonor.

C’est moi qui viens avec ces dames. Assez longtemps, trompée par les artifices d’un traître, j’ai poursuivi une injuste vengeance ;