Aller au contenu

Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/421

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
383
DES ESPRITS

point de remede plus propre à faire ceſſer ces ſortes d’Apparitions que de couper la tête au mort, de l’empaler, ou de lui percer le corps avec un pieu, ou de le brûler ; comme il ſe pratique encore aujourd’hui dans la Hongrie & dans la Moravie envers les Vampires.

Les Grecs qui avoient tiré leur Religion & leur Théologie des Egyptiens & des Orientaux, & les Latins qui ſavoient tirée des Grecs, étoient dans la perſuaſion que les ames des morts apparoiſſoient quelquefois aux vivans ; que les Nécromanciens les évoquoient & en tiroient des réponſes ſur l’avenir, & des inſtructions ſur le préſent. Homere le plus grand Théologien, & peut-être le plus curieux des Ecrivains de la Grece, a rapporté pluſieurs Apparitions, tant des Dieux que des Héros, & des hommes après leur mort.

Dans l’Odyſſée[1] Ulyſſe va conſulter le Devin Tyréſias ; & ce Devin ayant préparé une foſſe pleine de ſang pour évoquer les Mânes, Ulyſſe tire ſon épée, & les empêche de venir boire ce ſang

  1. Homer. Odyſſ ſub finem. Horat. lib. 7. Satyr. 8. Aug. lib, de Civit. l. 7. c. 35. Clem. Alex. Pædag. lib. 2. c I. Prudent. lib. 4. contra Symach. Tertul. l. de anim. Lactantius lib. a.