Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/137

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Trie-le-Château présente au voyageur qui le traverse, au curieux qui l’examine, un incroyable amas de ruines et de débris ; on n’y voit que maçonnerie, que pans de murs détruits, que souterrains, que tourelles renversées ; les destructions des temps anciens sont couvertes de destructions modernes[1]. À mon passage une grande partie de la façade principale subsistoit encore ; on y voyoit les quatre colonnes corinthiennes de la porte d’entrée. Si la sculpture et l’architecture n’étoient pas du fini le plus pur, elles attestoient au moins l’opulence, je devrois dire la prodigalité des créateurs de ce château.

La terre de Trie paroît avoir appartenu très anciennement à des maisons puissantes. Dès la deuxième croisade, en 1145, l’histoire met Guillaume Agillon de Trie au nombre des principaux croisés ; en i320 on trouve un Matthieu de Trie, maréchal de France ; en 1394 cette terre étoit possédée par Charles de Dainmartin ; elle le fut par Jean d’Orléans, comte de Dunois, bâtard d’Orléans, chef de la maison de Longueville ; le duc d’Estouteville et de Longueville en étoit propriétaire en 1513 ; cette terre appartint, en 1595, à Marie de Bourbon, duchesse de Longueville ; en

  1. On apperçoit encore quelques débris de l’ancien château de Trie, portes, murailles, etc. Ce château fort fut assiégé à l’époque de la bataille de Philippe-Auguste contre Edouard, duc de Normandie.