Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/171

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de pain dans la poche, et ne dépense pas hors de sa commune un denier de l’argent qu’elle reçoit.

Le bruit qui se fait dans les maisons de savetiers les force à garder le silence : on ne cause guère que chez les ouvrières en blondes. Il en résulte des différences bien marquées dans la manière d être de ceux qui suivent ces deux professions.

L’usage de Corbeil-Cerf (je parle de la punition du mari qui frappe sa femme) avoit lieu jadis à Lormaison ; on se contente à présent d’attacher un bouchon de paille à la porte du mari brutal.

On se met au travail à quatre heures du matin, on ne le quitte qu’à neuf heures du soir ; une demi-heure suffit aux repas : la sobriété préserve les artisans des maladies qu’entraîne une vie sédentaire. On leur reproche un peu de parcimonie dans toute leur existence ; mais ils paient leurs impositions avec une exactitude incroyable ; jamais de dettes, jamais de procès, et jamais de querelles entre eux. Ils mènent une vie semblable à celle des pauvres habitants de l’Indoustan ; ils en ont la douceur et la sobriété.

Le curé de Corbeil – Cerf vient dire la messe à Lormaison ; il n’y vit jamais un ivrogne.

Chaque habitant de Lormaison a son petit jardin qu’il cultive lui-même ; il est garni de haies, semé de quelques fleurs ; c’est le luxe des cordonniers.

Comme à force d’épargnes ils ont toujours un