Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/88

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de l’huile bouillante, du plomb fondu, des pierres, et défendre l’approche des portes et de la muraille.

Le village dépendant de Dameraucourt est au levant de ce château. Il est formé de cent trente feux ; les environs en sont champêtres : le bois du Til qui descend dans la vallée, le bois de Porriere appartenant à la maison de Poix, le bois de Vieux-ville, les champs, et les vallons voisins, offrent aux habitants de ce séjour si romantique des promenades délicieuses. Les femmes du village sont très laborieuses. On y peigne des laines, on les file. Les hommes vigoureux, grands travailleurs, cultivent la terre. L’ivresse est bannie du village ; l’aisance y est entretenue par le travail et la sobriété : on s’y nourrit des légumes du jardinage, de carottes, de choux, de fèves, et de pommes-de-terre ; on n’y mange de viande que le jour de S.-Denis, patron de Dameraucourt. Ces habitants heureux ont peu de meubles, mais ils sont propres et bien entretenus. Tous couchent sur la paille ; pas un matelas dans le village. Les jours de fêtes les jeunes filles et les jeunes garçons, proprement vêtus, parés de fleurs et de rubans, dansent gaiement sous les ormeaux. Quelques têtes exaltées, dans une profession même qui prescrit la charité et l’humanité, ont troublé les jours heureux de ces bocages éloignés du monde et des villes, que des étrangers ne fréquentent