Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 2.djvu/162

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162 DESCRIPTION sion vive existe ou dans ses traits ou dans son attitude: clest le moment du crépuscule. On pour- roit nommer ce tableau le repos du matin après une nuit agitée; les amours qui du ciel laissent tomber des fleurs, celui sur-tout qui, fendant l’air, lance aux amants une fleche qui, doit les ra- ni1ner, sont inimitables: tout se dessine sur un lointain de montagnes bleuâtres, et sur un ciel leger, coupe de nuages blancs. Je ne connois chez aucun peintre un enfant plus joli, plus aimable que celui qui retient les chiens impatients; il est assis sur un voile pourpre qui fait éclater sa blan- cheur, que des chiens noirs font ressortir encore; quel joli mouvcmentl quelle grace dans ses efforts , et quelle rondeur dans ses formesl le dessin, le coloris sont admirables; il est impossible d’avoir une sensation plus douce que celle que procure l’ensemble de ce grand tableau de l’Albane. Il étoit inutile au moins, pour garnir un second plan, d`y placer lepisode peu noble de Junon traînant par les cheveux une de ses rivales; c'est une tache dans un chef-d`œuvre. Le pied gauche d’Adonis, en partie cache par le terrain,~se présente d’une maniere vraie peut—être, mais désagréable : on devroit éviter ces tours de force, qui ne sont etn- ployes pourtant que par des maîtres du premier ordre. Toubhois de parler des levriers qu’un amour délicieux retient; ils sont attaches par un cordon