Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 1.djvu/228

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

riait et ne répondait jamais rien ; la reine paraissait en souffrir. L’empereur terminait souvent ses récits, sur les choses qu’il avait admirées à Paris, par des reproches au roi sur ce qu’elles lui étaient inconnues : il ne pouvait concevoir comment tant de richesses en tableaux restaient dans la poussière d’immenses magasins[1] ; et lui dit un jour que, si l’usage n’était pas d’en placer quelques-uns dans les appartemens de Versailles, il ne connaîtrait pas même les principaux chefs-d’œuvre qu’il possédait[2]. Il lui reprochait aussi de n’avoir pas visité l’hôtel des Invalides et celui de l’École militaire ;

    traite madame Campan, puisqu’elles ajoutent quelques traits de plus à la ressemblance de Joseph II.

    Son humeur caustique avait, au reste, matière à s’exercer sur l’étiquette en usage à la cour de France. Si l’on veut avoir une idée de cette tyrannie qui pesait sur les princes dans tous les instans de la journée, et les suivait, pour ainsi dire, jusque dans le lit nuptial, on peut lire un morceau très-curieux placé par madame Campan dans les éclaircissemens qu’elle destinait à son ouvrage [**].

    (Note de l’édit.)

  1. Quelque temps après le départ de l’empereur, le comte d’Angiviller présenta des plans au roi pour la construction du Muséum qui fut alors commencé.
    (Note de madame Campan.)
  2. L’empereur blâmait beaucoup l’usage, alors existant, de laisser des marchands construire des boutiques près des murs extérieurs de tous les palais, et même d’établir des espèces de foires sur les escaliers, dans les galeries de Versailles et de Fontainebleau, et jusqu’à chaque repos des grands escaliers.
    (Note de madame Campan.)