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entièrement dans la nuit du 5 au 6 octobre, à Versailles, et les premiers symptômes d’une hydropisie de poitrine se manifestèrent le lendemain.

M. Campan était de plus bibliothécaire de la reine depuis son arrivée en France, quoiqu’elle en eût laissé le titre à M. Moreau, historiographe de France. Elle était arrivée de Vienne avec de fortes préventions contre cet homme de lettres dont, à la vérité, le caractère et la conduite politiques avaient souffert pendant les troubles parlementaires, vers la fin du règne de Louis XV. Elle lui fit notifier de remettre les clefs de sa bibliothèque à M. Campan, en lui faisant dire que, respectant la nomination du roi, elle lui laissait son titre et les appointemens de sa place.

Il est à présumer que l’abbé de Vermond, pendant qu’il remplissait ses fonctions d’instituteur à Vienne, avait été effarouché de la nomination d’un homme de lettres à la place de bibliothécaire de la jeune dauphine, d’autant que M. Moreau, charmé de son nouveau poste, avait fait imprimer un ouvrage ayant pour titre : Bibliothèque de madame la dauphine. Il y traçait un cours d’histoire et d’étude pour la princesse. L’abbé de Vermond, voulant rester seul chargé de ce genre de fonctions, prépara de loin si parfaitement sa chute qu’il la fit à son premier pas. Ce M. Moreau vient de mourir très-âgé, à sa terre de Chambourcy près de Saint-