Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 1.djvu/368

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avoir examinés, écrivait au bas de la dernière page : Vu bon Marie-Antoinette. Chacune des premières femmes emportait chez elle ce compte ainsi arrêté, après avoir laissé, dans le bureau qui était dans leur appartement du château, les quittances des pensions ou objets qu’elles avaient payés pendant leur mois de service. Dans ce même bureau était l’état des pensions. Il fut enlevé au 10 août, et probablement confondu avec un grand nombre d’effets transportés à la commune de Paris. L’Assemblée ayant décrété que les pensions de bienfaisance seraient conservées, n’en trouvant plus l’état, donna un autre décret qui autorisait les pensionnés à réclamer des certificats des chefs ou sous-chefs des chambres de la reine ; comme il n’existait plus en France ni surintendance, ni dame d’honneur, les premières femmes, depuis la déchéance, ont été autorisées à donner ces certificats. Les fonds de la cassette étaient remis tous les premiers de chaque mois à la reine. M. Randon de la Tour lui présentait cette somme, à midi, heure de sa toilette ; elle était toujours en or et contenue dans une bourse de peau blanche, doublée en taffetas et brodée en argent. Les fonds de la cassette étaient de 300,000 livres ; les mois n’étaient point égaux ; la bourse du mois de janvier était plus forte ; celles qui correspondaient aux foires de Saint-Germain et de Saint-Laurent étaient aussi plus considérables. C’était une ancienne étiquette, qui venait de l’usage que les rois avaient de donner aux reines pour faire des acquisitions aux