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mille livres en or dans son appartement des Tuileries, peu de jours avant le 10 août ; trompée par un intrigant qui se disait l’ami de Pétion, et promettait de le rendre favorable au roi, en cas d’attaque des Tuileries, elle ne conserva que quinze cents louis en or qui furent portés à l’Assemblée lors de la prise des Tuileries. Elle avait fait changer quatre-vingt et quelques mille livres en assignats, pour composer une somme de cent mille francs, qui devait être remise au maire. Un signe de convention, que Pétion devait faire en revoyant le roi, le 9 août, et qu’il ne fit pas, plus encore sa conduite dans la désastreuse journée du 10, firent juger que l’intermédiaire était tout simplement un filou.

La cassette de la reine aussi bien administrée, et ayant toujours surpassé ses besoins, la reine ayant même fait quelques placemens d’argent, il est facile de croire à une grande vérité, c’est que jamais elle n’avait tiré de somme extraordinaire sur le Trésor public. Elle en était cependant faussement accusée dans toutes les provinces, et même dans Paris, où les gens les plus distingués par leur éducation et leur rang adoptent et répètent, avec une légèreté inconcevable, les opinions défavorables aux grands.


FIN DES ÉCLAIRCISSEMENS RASSEMBLÉS PAR MAD. CAMPAN.