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d’ordre, sage et capable de conduire une longue affaire dans les bons principes.

Il y a dans le parlement, dans les familles des présidens, des hommes de talens très-attachés à leurs devoirs ; il y en a aussi quelques-uns parmi les conseillers.

M. le président Ogier est d’un caractère propre aux négociations difficiles et orageuses ; mais il y a dans la magistrature des esprits en effervescence, et des hommes qui tiennent à d’autres qui sont incapables d’être employés ailleurs qu’au parlement à cause de l’activité de leur tête.

Quant au clergé, M. de Jarente a élevé dans ce corps bien des sujets dignes d’être ignorés. Il a pris le contre-pied de son prédécesseur qui voulait un clergé exemplaire et attaché à la religion. M. de Jarente fait des choix de personnes trop semblables à lui.

M. l’évêque de Verdun est trop connu pour avoir besoin de recommandation, ainsi que sa famille dont l’attachement est bien connu.

M. le duc de La Vauguyon est également trop connu pour avoir besoin d’être recommandé. Il avait trop à cœur de rendre ses élèves des princes polis, éclairés et capables, pour qu’il soit jamais oublié. Je dis de même pour les personnes appelées à l’éducation des enfans de France.

Quant à M. l’ancien évêque de Limoges, sa vertu, sa candeur, sa délicatesse parlent assez en sa faveur.

Il est d’autres personnes bien recommandables ; mais, outre qu’elles ont des charges, elles tiennent par l’amitié et la parenté aux personnes citées ci-dessus. On n’en parlera pas.

M. l’archevêque de Paris (de Beaumont) doit être considéré comme une des colonnes de la religion, que la famille est obligée, en conscience et par intérêt, de maintenir, combien qu’il en coûte. La tendre mère de mes enfans en dira davantage. Elle saura bien distinguer ce qui est bien d’avec