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par des lois modernes, réformatrices et régénératrices. Ils ne pouvaient le faire qu’en attaquant les droits de la noblesse et du clergé : ces corporations les croyaient imprescriptibles, et le croient encore, même depuis que le torrent de la plus terrible révolution a fait disparaître jusqu’aux derniers vestiges de leurs droits et de leurs richesses.

Ces trois ministres, Turgot[1], Malesherbes et

    qui avait proposé un avis contraire, et qui fut confondu de trouver le roi plus constitutionnel que lui. J’ai cité ce fait dans le compte que j’ai rendu à l’Assemblée après ma retraite du ministère ; je me dispenserai par cette raison d’en répéter ici les détails.

    » Cette probité religieuse du roi à l’égard du serment funeste qui lui avait été arraché, et son tendre intérêt pour le bonheur d’une nation dont il avait tant à se plaindre, excitaient à la fois notre étonnement et notre admiration. »

    Cet amour du peuple, ce désir de le rendre heureux, Louis XVI l’avait puisé dans Fénélon. Les ouvrages de Nicole et le Télémaque étaient ses lectures habituelles. Il en avait extrait des maximes de gouvernement dont il ne voulait point s’écarter ; et l’on ne lira point sans intérêt, sous la lettre (O), des détails sur ce sujet, et quelques particularités peu connues sur les habitudes, l’esprit méthodique et la manière d’écrire de ce prince.

    (Note de l’édit.)

  1. « Quand M. de Maurepas proposa Turgot pour ministre à Louis XVI, ce prince lui dit avec une candeur digne de respect : On prétend que M. Turgot ne vas pas à la messe. — Eh ! Sire, répliqua Maurepas, l’abbé Terray y va tous les jours. Ce mot suffit pour dissiper toutes les préventions du monarque. » (Biographie universelle, tome XXVII.)
    (Note de l’édit.)