Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 3.djvu/122

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portèrent en route toutes les insultes d’une multitude effrénée[1].

À cette époque, les jacobins, secte furieuse et

  1. « Le 21 juin 1791, jour du départ du roi pour Varennes, Sa Majesté, qui, lorsqu’elle fut obligée de se rendre à l’Hôtel-de-Ville de Paris, au mois de juillet 1789, avait donné à Monsieur un écrit de sa main, par lequel elle le nommait lieutenant-général du royaume, et lui en confiait le gouvernement dans le cas où elle serait hors d’état de l’exercer (écrit que Monsieur avait rendu en 1790), dit à M. de Fersen qu’elle le chargerait de lui en porter un pareil ; mais la précipitation l’ayant empêchée de le faire avant son départ, lorsque Sa Majesté fut à Bondy, et au moment de prendre son relais, elle chargea expressément M. de Fersen d’aller, dans le cas qu’elle fût arrêtée, attester à Monsieur ses intentions, et lui annoncer que, dès qu’elle le pourrait, elle lui enverrait par écrit les pleins pouvoirs qu’elle lui donnait verbalement.

    » M. de Fersen s’acquitta de sa commission lorsqu’il joignit les princes à Bruxelles immédiatement après l’arrestation du roi, et leur fit part des ordres de S. M., qu’il avait eu soin d’écrire immédiatement après les avoir reçus.

    » Monsieur écrivit aussitôt (le 2 juillet) au baron de Breteuil, qu’il venait d’être informé directement que l’intention du roi était qu’il fît en son nom, de concert avec le comte d’Artois, tout ce qui pouvait servir au rétablissement de sa liberté et au bien de l’État, en traitant à ce sujet avec les puissances ; qu’en conséquence lui, baron de Breteuil, devait regarder comme révoqués les pouvoirs qu’il avait reçus antérieurement, et n’employer désormais son zèle que conformément à ce qui lui serait prescrit de leur part. » Quelques jours après, Monsieur reçut les pouvoirs du roi datés du 7 juillet 1791. » (Mémoires de Bertrand de Moleville, tome I.)

    (Note de l’édit.)