Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 3.djvu/220

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la retraite la plus religieuse, vous vous trouverez pourtant, dit-il, rapprochées des personnages les plus élevés. On essaie, par bien des actions de courage, de mériter un de leurs regards, une de leurs paroles de bonté, et vous serez l’objet de leurs visites et de leurs soins. On nous assure ici que Napoléon doit placer une personne de sa famille à la tête de toutes les maisons qu’il forme pour l’éducation des filles de la Légion d’honneur. On parlait hier de ce projet devant mon oncle ; il ne cesse de parler de Napoléon et des projets qu’il a conçus. « Sa mère, disait-il, lui répond déjà, par la surveillance la plus active et la plus pieuse, des secours de charité qu’il fait parvenir aux infortunés. Il l’a chargée de protéger ces femmes religieuses qui dévouent leurs jours entiers à des actions de courage et de sensibilité. Il dira à une autre : Vous, Madame, répondez-moi de la religion, des vertus, des talens qui seront donnés aux filles et aux sœurs de ces braves que je conduis depuis quinze ans au champ d’honneur. Cette décoration, qui constate ma satisfaction, est également la récompense des hommes utiles et savans qui se dévouent à l’étude des lois, des sciences et des arts. Préparez-leur à tous des filles telles qu’ils méritent d’en avoir ; et pour leur fils, des épouses telles, que leurs vertus servent à consolider mes travaux. » Voilà comme mon bon oncle fait parler celui qu’il aime. Je crois avoir retenu fidèlement toutes ses expressions ; mais ce que je te dis