Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 3.djvu/328

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mais qui savent se radoucir à propos. Il m’en coûte pour cela quelques abbayes, quelques pensions secrètes. Il y a un certain *** qui me sert assez bien, tout en paraissant un enragé. — J’en sais des nouvelles, Sire, dit Madame ; il m’a écrit hier, prétendant avoir avec moi une parenté, et il m’a demandé un rendez-vous. — Et bien, dit le maître, voyez-le et laissez-le venir ; ce sera un prétexte pour lui accorder quelque chose s’il se conduit bien. »

» M. de Gontaut entra, et voyant qu’on parlait sérieusement, ne dit rien. Le roi se promenait agité ; puis tout d’un coup il dit : « Le régent a eu bien tort de leur rendre le droit de faire des remontrances ; ils finiront par perdre l’État. — Ah ! Sire, dit M. de Gontaut, il est bien fort pour que de petits robins puissent l’ébranler. — Vous ne savez pas ce qu’ils font et ce qu’ils pensent, reprit le roi ; c’est une assemblée de républicains ! En voilà au reste assez ; les choses, comme elles sont, dureront autant que moi. Causez-en un peu, Madame, dimanche avec M. Berrier. » (Journal de madame du Hausset.)


Note (G), page 50.

Opinion et témoignage du maréchal de Richelieu, consignés dans une note de lui, remise à Mirabeau, auteur de l’ouvrage intitulé : Mémoires du duc d’Aiguillon sur la mort de M. le dauphin, père de Louis XVI.

« M. le dauphin, ce digne prince, si peu connu pendant trente-cinq ans de sa vie, et qui aurait tant mérité de l’être, cet excellent fils d’un si bon père, avait vécu fort retiré dans les temps des troubles causés par l’empire des maîtresses ; empire qu’il blâmait en silence, mais que son respect pour son roi ne lui permettait pas d’examiner.

» Depuis la mort de madame de Pompadour, voyant son père entièrement livré à ses enfans, et passant sa vie avec eux,