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— Si j’accepte, père François, ce n’est pas pour moi, mais plutôt pour le pauvre cheval qui a le ventre vide et les béquilles fatiguées…

François mit le cheval dans l’étable, changea la litière et donna à l’animal une bonne portion d’avoine, de l’eau et une botte de foin.

Maintenant, pensons à nous, dit-il à Philippe.

Le vieux serviteur, qui paraissait avoir ses coudées franches au presbytère, dit à la ménagère : « Préparez-nous un bon déjeuner, et, après le repas, vous donnerez une chambre, à mon ami, M. Philippe Trudel, qui a bien besoin de repos, car nous avons passé la nuit sur la route. »

À quatre heures, bien repu, mais insuffisamment reposé, Philippe reprit le chemin de Montréal, malgré les instances que François avait faites pour le retenir plus longtemps.

— Merci ! père François, avait répondu Philippe, je tiens à être chez le bourgeois ce soir.

— Oui, je comprends, mon drôle ! tu as hâte de revoir Jacqueline, hein ?

— Eh babiche ! vous avez deviné juste, père François !

— N’oublie pas de m’écrire au sujet de l’affaire, tu sais !