Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/16

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Ailleurs, de gentils mioches, légers comme des papillons, se poursuivent, s’empoignent, se bousculent et roulent, pêle-mêle, sur le sable fin de la grève.

Leurs rires argentins résonnent et leurs petits cris éclatent parfois comme une décharge de pétards.

Les parents, témoins de ce gracieux spectacle, partagent les joies des enfants. Et ces joies si pures leur font oublier les soucis de la veille, et retrempent leur courage et leurs vertus.

D’autres enfin — les amateurs de l’art nautique — prennent place dans une barque légère et battent les flots en cadence en faisant retentir l’air de mille refrains.

Bref, tous les goûts peuvent se satisfaire, et l’homme est libre de choisir les amusements qui lui plaisent le mieux, pourvu qu’il sache respecter toujours les règles de la morale et de la prudence.

Or, ce dimanche-là, pour échapper à l’intensité d’une chaleur torride, un grand nombre de personnes étaient venues se reposer sur la rive sud de la rivière Saint-Charles, à l’endroit connu sous le nom de « l’ancien chantier Gingras ».

La marée est haute, et l’onde perfide que dore la lumière éclatante du soleil, déroule