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qui sont, depuis plusieurs mois, les témoins quotidiens de ma conduite.

« Quant à l’argent que j’ai reçu de mon bien-aimé frère et de ma famille, je vous certifie que j’en ai fait un usage honorable.

« Je sais que j’ai des défauts (eh, mon Dieu ! qui peut se vanter de n’en pas avoir !) mais je vous donne ma parole de gentilhomme que je mets en pratique, ici, les principes d’honneur et d’équité que vous proclamez avec tant d’éloquence du haut de la chaire de vérité, et de plus que je suis les bons exemples que n’ont cessé de me donner mes parents chéris.

« Je souffre d’être obligé de vivre éloigné de ma famille et de ma paroisse natale ; mais je m’impose ce cruel sacrifice pour étudier une profession que j’aime et que j’ai le désir d’exercer dans ma belle paroisse. Car, aussitôt que je serai admis à la pratique du notariat, je m’empresserai de fuir Montréal pour aller goûter, dans le travail, les ineffables joies de cette vie si paisible et si heureuse que l’on coule à l’ombre du clocher de Sainte-R…

« Je vous remercie de l’intérêt que vous me portez, et je me recommande à vos bonnes prières et à celles de mes pieux parents.

« Veuillez croire, vénérable et cher monsieur,