Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/205

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 198 —

rayons dorés : enfin, elle chantait à tout et à tous le bonheur dont son âme débordait…

Mais son chant fut interrompu par la voix d’une fillette qui lui dit : « Le maître de poste m’a remis cette lettre pour vous, madame Lormier. »

— Merci, ma belle, fit l’heureuse femme : viens t’asseoir.

Elle brisa, le cachet de la lettre, et en lut tout d’un trait le contenu, que nous mettons, sous les yeux du lecteur :

« Montréal, 20 août, 1814.

À Madame Louis-Victor Lormier, Sainte-R…


« Madame.

« Pardonnez-moi si je me permets de vous écrire. Je viens, par la présente, vous prier de me faire parvenir le plus tôt possible la somme de $150.00 que votre fils, M. Victor, me doit, pour des dîners, bals, etc., qu’il a donnés ici à des amis. Si je m’adresse à vous, c’est parce que je n’ai pas revu votre fils depuis plus d’un mois, et qu’il n’a pas même daigné répondre à deux lettres que je lui ai écrites !

« Avouez que c’est choquant…

« J’avais le droit de m’attendre à plus de gentillesse de sa part, car à dater du jour de son arrivée à Montréal jusqu’au mois dernier,