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« Aussi, qui pourrait savoir l’infusion de dons spirituels qui s’opère dans l’âme de ce jeune homme au moment où il peut lui dire avec vérité ; Tu es sacerdos in æternum ? Il se passe en ce moment des mystères ineffables dont Dieu seul a le secret, mais qui, du reste, se traduisent souvent chez le nouveau prêtre en un saint frémissement d’abord, puis en soupirs et en larmes, puis enfin en des actes éminents de vertu et de sainteté.

« Oui, quand il est bien appelé, quand il répond fidèlement à sa vocation, quand il prend réellement Dieu pour son partage et qu’il renonce à tout jamais et de grand cœur aux frivolités de la terre et aux vains plaisirs du monde, le sang de Jésus-Christ dont il s’abreuve chaque jour, retombe en pluie de grâces sur son âme et lui communique cette foi qui fait des prodiges, ces vertus qui édifient, cette charité qui embrase, et ces transports de zèle qui touchent les pécheurs les plus endurcis. »

Ne dirait-on pas, mon cher Jean-Charles, que ces paroles ont été écrites expressément pour réfuter vos objections ? Du reste, je vous connais assez pour pouvoir vous dire en toute certitude que le bon Dieu vous appelle à la vie religieuse. Vous faites du bien dans le monde, c’est vrai, mais vous auriez l’occasion d’en faire mille fois plus si vous étiez prêtre, car le prêtre