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La flamme entre, et notre héros traverse un mur de feu.

— Ah ! ah ! mon éléphant ! hurle Victor, en braquant sur Jean-Charles le canon d’un pistolet : tu as échappé au bûcher que je t’avais préparé, mais tu n’échapperas pas à mes balles !

En prononçant ces mots, le misérable presse la détente de son arme, et une balle siffle aux oreilles de Jean-Charles !

Prompt comme l’éclair, celui-ci arrache le pistolet de la main du meurtrier ; dans ce mouvement rapide, son doigt rencontre la gâchette de l’arme, une détonation terrible éclate, et Victor roule sur le sol, la poitrine percée par une balle…

Fou de douleur, Jean-Charles se penche sur son frère, l’appelle, le couvre de baisers et de larmes, mais Victor ne donne aucun signe de vie…

Au feu ! au feu ! crient plusieurs personnes qui viennent en courant vers le lieu du sinistre.

— Mon Dieu ! j’ai tué mon frère ! s’écrie Jean-Charles… Je suis perdu… Ils vont m’arrêter, me conduire en prison et me condamner à mort…

Cette dernière pensée : « Je suis le meurtrier de mon frère, » se fixe dans son cerveau ! Il ne peut plus raisonner ; il voit déjà l’échafaud se