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Le Dr Chapais sonde la plaie, et dit au curé, qui l’interroge du regard, que la blessure est mortelle.

La balle avait traversé la poitrine de part en part.

Au moment où le médecin allait achever les pansements, le blessé parut faire un effort pour articuler quelques mots.

— Victor ! prononce le Dr Chapais d’une voix forte, me reconnais-tu ?

Le blessé tressaille en entendant ces mots, puis il ouvre les yeux et murmure : « Allez chercher le prêtre, pour l’amour de Dieu ! allez chercher le prêtre ! »

— Me voici, mon cher enfant ! dit l’abbé Faguy.

— Mille pardons ! M. le curé, interrompt le Dr Chapais ; permettez-moi de faire avaler ceci au blessé.

Aidé du prêtre, le Dr Chapais soulève la tête du malheureux et lui verse dans le gosier quelques gouttes d’un cordial qui produit un effet merveilleux.

— Merci, docteur ! fait Victor, avec la plus grande lucidité. Veuillez me laisser seul avec M. le curé.

— M. le curé, dit le blessé en fondant en larmes, je sens que je vais mourir et je veux me confesser avant de paraître devant Dieu,