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Jean-Charles était à Berlin depuis un an.

Il ignorait absolument ce qui s’était passé au Canada dans le cours de ces douze longs mois.

L’exilé recherchait la solitude ; cependant — curiosité bien légitime — il désirait ardemment être renseigné sur les dispositions de ses amis à son égard, sur le sort des malheureuses victimes de l’insurrection et sur les affaires générales de son cher pays.

S’il avait pu seulement lire les journaux ! Mais il était privé de cette précieuse source de renseignements, car la famille Kelly ne recevait aucun journal…

L’exil lui aurait peut-être paru supportable s’il eût pu, au moins, satisfaire son goût pour l’étude ; mais il n’avait pas de livres, et n’osait pas aller en acheter au village !

Un dimanche l’après-midi, Jean-Charles était monté au grenier de son logis pour chercher une médaille — souvenir de la bataille de Châteauguay — qu’il portait toujours dans une de ses poches, et qu’il avait perdue depuis quelque temps.

Il la trouva dans un coin, en arrière d’un vieux coffre poussiéreux.

En voulant remettre ce coffre à sa place, le chercheur en détacha le couvercle qui glissa sur le plancher.