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Une nuit, il vit, en songe, son frère s’approcher de lui, la figure toute rayonnante d’espérance, et lui dire : « Frère, console-toi, car j’ai reconnu mes fautes quelques instants avant de mourir, et Dieu a eu pitié de moi ! Prie pour le soulagement de mes peines… »

C’était dans la première nuit de mai.

Chaque nuit de ce mois consacré à la Sainte-Vierge, le même songe revint flotter dans son imagination et la même figure lui apparut.

La dernière nuit, l’ombre mystérieuse laissa tomber, en disparaissant, ces paroles qui allèrent droit au cœur du pauvre exilé : « Au revoir dans le ciel ! »

Le matin, en s’agenouillant pour sa prière, Jean-Charles fit monter vers Dieu de vives actions de grâces !

Que m’importent, se dit-il, les jugements des hommes, le mépris de mes concitoyens et l’exil, si mon frère est sauvé !

Il ne me reste plus qu’à attendre, ici, l’heure où Dieu daignera m’appeler à lui.


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