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avait prêté à la fabrique de Saint-X… Et, maintenant, Jean-Charles possédait une fortune de vingt-cinq mille dollars.

Il pouvait vivre en bourgeois, aspirer à tous les honneurs, avoir villa, voitures et serviteurs ; en un mot, couler une vieillesse douce et heureuse au milieu de ses concitoyens dont il était l’idole.

Mais de telles pensées n’effleurèrent seulement pas son esprit. Ses vues et ses aspirations portaient plus haut : il voulait être prêtre, monter à l’autel, sauver des âmes !

Il y avait en cette nature d’élite une sève forte et abondante, que le malheur avait longtemps comprimée, et qui, aujourd’hui, voulait déborder. Pour lui donner son cours, il ne fallait rien moins que les sublimes labeurs de l’apostolat.

Ce cœur, sanctifié par la souffrance, ne pouvait plus prendre contact avec les choses du monde : il ne s’ouvrait plus que du côté du ciel !

Jean-Charles obtint facilement son entrée au grand séminaire de Saint-Sulpice, à Montréal.

Il fit à l’hospice des sœurs de la charité de-Sainte-R… un don de dix mille dollars ; en laissa quatorze mille à l’abbé Faguy pour les