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SOUS LE RÈGNE DE FRONTENAC

me rendre enfin aux sages conseils qu’il m’avait donnés.

La voix de la conscience me disait parfois que je suivais une route dangereuse, mais l’ambition étouffa dans mon âme cette voix salutaire.

J’écrivis encore à mon frère pour faire appel à son amour en faveur d’une sœur qui le considérait comme son unique protecteur en ce monde ; je terminais en lui demandant d’écrire une lettre, une toute petite lettre au gouverneur pour lui dire — ce qui était vrai — que la comtesse de Frontenac était choyée à la cour de Louis XIV et qu’elle paraissait se soucier fort peu de son mari.

Mon frère, par faiblesse, et par un reste d’affection pour moi, écrivit cette lettre.

C’était le premier pas dans la voie où je voulais l’entraîner et qui, dans mon fol orgueil, devait nous conduire aux suprêmes honneurs !

Un peu plus tard, sollicité encore avec toutes les instances possibles, mon frère