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CHAPITRE XXIV.

CONTINUATION DU MÊME SUJET.

§ 1. — Le système manufacturier allemand est dû à la révocation de l’édit de Nantes, son développement successif jusqu’à la fin de la guerre en 1815. Son déclin sous le système de libre-échange qui suivit la paix. Premier tarif prussien ayant pour objet la diversité d’emplois pour la population.

« L’Allemagne, dit le professeur Litz — l’homme aux labeurs patriotiques de qui l’on doit l’existence de Zollverein — L’Allemagne doit son premier progrès industriel à la révocation de l’édit de Nantes, et aux nombreux réfugiés — que cette mesure insensée jeta sur presque tous les points de l’Allemagne — et qui établirent des fabriques de laine, de soie, de bijouterie, de porcelaine, de gants et de beaucoup d’autres articles. »

« Les premiers pas pour l’encouragement des fabriques allemandes furent faits par l’Autriche et la Prusse, par l’Autriche sous Charles VI et Marie-Thérèse, mais surtout sous Joseph II. L’Autriche avait auparavant souffert considérablement de l’expulsion des protestants, les plus industrieux de ses habitants, après cet événement on ne voit plus dans les conseils de l’Autriche de sollicitude pour le savoir ni pour la culture intellectuelle. Néanmoins, grâce à des droits protecteurs, à des améliorations dans l’élève des moutons, dans la construction des routes et à d’autres encouragements, les arts industriels firent des progrès remarquables même dès le règne de Marie-Thérèse.

« Ce progrès fut encore plus rapide et prospère sous les mesures énergiques de Joseph II. Il est vrai que d’abord les résultats furent faibles, parce que l’empereur, selon son habitude, précipita sa réforme et parce que l’Autriche était fort arriérée des autres États. On vit alors que le mieux n’était pas d’entreprendre trop à la fois,