Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 2.djvu/238

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Le revenu foncier, maintenant (1842), tombe à un peu plus d’un simple million de dollars, duquel point, sous le tarif protecteur de cette année, il monte graduellement, jusqu’à ce qu’au bout de cinq ans, il a de nouveau atteint 3.000.000 dollars. Bientôt après, survient la découverte des trésors de la Californie, qui produit demande pour les manufactures, et donne activité au commerce, et tant que cette activité continue, la vente de terres publiques reste faible ; mais alors — la construction des usines et des hauts-fourneaux venant à cesser, — le revenu de cette source, dans les deux dernières années, atteint une moyenne de 10.000.000 dollars. Si l’on ajoute les ventes de terres octroyées aux compagnies de chemins de fer, nous obtenons un total, pour ces années, d’au moins 50.000.000 dollars, ou deux fois le montant des douze années de 1840 à 1852. Ces ventes sont un indice d’épuisement de la terre, de la dispersion de population, de l’accroissement du pouvoir du trafic ; et de même que celles de 1818 furent suivies du désastre agricole de 1821, et celles de 1836 du désastre de 1841, celles de 1854-56 ne peuvent manquer d’amener les mêmes effets, à une époque qui ne peut être que très prochaine. En 1852, la farine était plus bas qu’elle eût jamais été ; mais, — à moins qu’elle ne soit contrariée par le surcroît de fournitures d’or et l’affaiblissement de la concurrence de l’Europe continentale, aujourd’hui si activement engagée à créer un marché domestique pour les subsistances, on doit s’attendre à voir une baisse encore plus forte. Pour apprécier par lui-même l’exactitude de la prévision, que le lecteur étudie le diagramme ci-contre ; il y remarquera que les plus bas prix sont toujours presque immédiatement suivis des prix les plus forts ; il y remarquera aussi que ces oscillations extraordinaires accompagnent invariablement le système qui visait à priver le fermier de protection, et ainsi à maintenir, sinon même à accroître, la taxe de transport.