Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 2.djvu/368

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE XXXIII.

CONTINUATION DU MÊME SUJET.


IV. — Du négoce de monnaie.

§ 1. — Les métaux précieux sont les seules utilités universelles et acceptées parce qu’ils sont les instruments indispensables du commerce.

La seule utilité pour laquelle il y ait demande universelle est la monnaie. Allez n’importe où, vous rencontrerez foule d’individus en quête d’utilités nécessaires pour la satisfaction de leurs besoins ; mais la nature des demandes diffère beaucoup. L’un veut des subsistances, un autre des vêtements, un troisième des livres, des journaux, des soieries, des satins, des maisons, du bétail, des chevaux ou des navires. La foule entière désire des aliments, mais celui-ci veut du poisson, cet autre dédaigne le poisson et veut de la viande. Offrez des vêtements à celui qui est en quête de navires, vous le trouverez pourvu. Placez devant celui qui est en quête de soieries, de satin, ou d’actions de chemin de fer, le plus beau lot de bétail, nous ne le déciderez pas à l’acheter. La femme élégante n’acceptera point de pantalons, tandis que celui qui en porte regardera la pantoufle féminine comme n’ayant nulle valeur. Chez tous ces gens néanmoins, vous n’en trouverez pas un seul qui refuse de donner travail, soin, habileté, maisons, actions, terres, chevaux ou toute autre utilité quelconque en échange contre de la monnaie — pourvu que la quantité offerte dans l’échange lui semble suffisante.

Il en est ainsi de par le monde entier. Le pauvre Africain cherche avec sollicitude la parcelle d’or dans la masse de sable, le Lapon,