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à chaque changement de temps ou au moindre nuage qui paraît à l’horizon politique ou commercial.

§ 9. — La circulation en usage est toujours une quantité constante. Changements dans son montant de 1832 à 1847.

D’après la dernière charte, il doit se trouver, dans les caves de la banque, un souverain, ou, jusqu’à un certain point, son équivalent en argent pour chaque livre de ses billets dans les mains du public, au-delà de 14.000.000 livres. La circulation étant une quantité à peu près constante, — montant à 20.000.000 livres, — c’est donc 6.000.000 livres en lingots qui doivent rester à la banque, sans être employés, dans quelque circonstance que ce soit ; et ayant autant de valeur pour la communauté, tant qu’ils restent là, qu’en aurait un poids égal de cailloux. Voyons maintenant jusqu’à quel point la circulation peut, en principe, être traitée comme une quantité constante. Rappelons-nous d’abord que le commerce est plus actif à certaines saisons de l’année, et que, comme il y a plus d’échanges à faire, il faut aussi plus de l’instrument d’échange dans la saison active que dans la saison morte ; et qu’en comparant une année à une autre, nous devons par conséquent prendre, dans tous les cas, les mêmes parties de l’année. D’après quoi, voici quelle a été la circulation du printemps et de l’automne, dans les années à partir de 1832 à 1840 :

________ Avril. Octobre.
1832 18.449.000 liv. sterl.   18.200.000 liv.
1833 17.912.000 19.823.000
1834 18.007.000 19.107.000
1835 18.507.000 18.21., 000
1836 17.985.000 18.136.000
1837 18.365.000 18.876.000
1838 18.872.000 19.636.000
1839 18.326.000 17.906.000
1840 16.818.000 17.221.000

    son à venir de monnaie, elle facilite leurs opérations en prenant leur papier librement et devenant responsable pour la livraison de monnaie sur demande ; de la sorte, ses propres dettes, appelées dépôts, sont considérablement accrues. Si elle a la monnaie, tout est bien ; mais si elle ne l’a pas, elle se trouve ainsi enfler le montant imaginaire de la circulation et les prix haussent. Lorsque arrive le jour d’échéance, il se trouve pour l’ordinaire évident que les deux parties ont négocié sur le crédit. La banque doit être payée, ou bien elle est insolvable et doit faire faillite. Après avoir induit le pauvre créancier à se jeter dans un excès d’affaires, à entreprendre ce qu’autrement il n’eut point entrepris, elle le ruine maintenant pour avoir cédé à ses sollicitations. Échappée par un heureux hasard, elle se hâte de « montrer de nouveau » ce qu’on appelle « un surcroît de libéralité » dans ses accommodements — se rejetant de nouveau largement en dette pour l’achat de valeurs.