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CHAPITRE XXXVII.

CONTINUATION DU MÊME SUJET.


VIII. — De Hume, Smith et autres qui ont écrit sur la monnaie.

§ 1. — Doctrines de M. Hume, en matière de monnaie. Elle sont en contradiction formelle avec tous les faits de l’histoire.

« L’argent, dit Hume, n’est pas, à proprement parler, un objet de commerce ; il n’est que la mesure dont les hommes sont convenus pour faciliter l’échange réciproque de leurs marchandises. Il n’est pas un des rouages du commerce ; il est l’huile qui rend le mouvement des rouages plus doux et plus facile[1]. »

Je suppose que l’auteur eût rencontré chez un autre écrivain l’assertion, que c’est en vertu d’une convention que les hommes se sont nourri à user du blé, du vin, de la chair du mouton et du bœuf comme aliments pour conserver leurs forces vitales. Certainement il eût demandé quelque preuve d’une telle convention réellement conclue ; et s’ils n’ont pas été conduits à agir comme ils agissent aujourd’hui et comme ils ont agi toujours, par le fait que ces utilités ont été destinés par le Créateur pour l’homme, en même temps qu’il a créé des aliments d’autre sorte pour nourrir les vaches, chevaux, moutons et autres animaux. Il eût naturellement émis cette question : « Supposons que les hommes ne mangent pas ces choses, qu’auraient-ils autre chose à manger ? et après qu’on lui eût répondu qu’ils doivent les manger ou périr, il eût regardé cela comme une preuve qu’ils ont agi en vertu d’une grande loi de

  1. Hume. Essai sur la monnaie.