CHAPITRE L.
DU COMMERCE.
Des relations des sexes.
L’Indien de l’Amérique consume dans une oisiveté complète tout le temps qui n’est pas employé à la guerre ou à la chasse, laissant à sa femme tous les travaux qui regardent la conservation des enfants et les déplacements perpétuels d’une résidence à une autre. Il tue le daim ; à sa malheureuse compagne la tâche de rapporter la chair à leur misérable hutte. Il prend d’abord et lorsqu’il y en a assez pour deux elle mange ; autrement elle risque de mourir de faim. Les sauvages de la terre de Van-Diemen marquent leur compagne femelle en lui brisant quelque phalange des doigts on en lui arrachant une dent de devant, — après quoi ils la traitent comme une bête de somme, et ils payent par des coups ses services patients. L’Africain achète sa femme et vend ses filles. — Le Turc remplit son harem d’esclaves, les créatures de son caprice, — qui tiennent leur vie à la merci de leur maître. La femme est ainsi l’esclave de l’homme tant que l’homme est lui-même esclave de la nature.
Plus tard nous le voyons devenir par degrés maître de la nature. — Il a substitué le pouvoir d’intelligence à l’effort purement musculaire qui fut sa première ressource : les qualités qui font le caractère distinctif de l’homme se sont de plus en plus développées.
À chaque pas du progrès il est plus en mesure de se fixer en un lieu d’adoption, — le travail de culture succède lentement, mais