leur (par Mlle Fontette de Sommery, toujours anonyme), Glasgow et Paris, 1781. in-8°.
Mlle Sommery s’était liée au couvent, où sa pension était payée par un ou une inconnue, avec une jeune iille qui, plus tard, épousa le maréchal de Brissac. Celle-ci prit avec elle Mlle de Sommery et lui laissa à sa mort une rente de 4.000 livres qui lui permit de tenir salon et de s’adonner à ses goûts littéraires.
— Il en est de l’esprit comme du talent : il vaut mieux n’en point avoir du tout que de n’en avoir pas assez.
— Il y a peu d’idées nouvelles et les idées nouvelles ne pourraient frapper que l’homme d’esprit. L homme médiocre a tout entendu dire ; il a tout vu partout.
— Il est possible d’apprendre à juger ; on n’apprend point à sentir.
— On reproche à certaines gens de juger les hommes. Que veut-on qu’ils jugent ? Les poissons ?
— Que de gens ont la réputation d’être méchants avec esquels on serait trop heureux de passer sa vie !
— On passe sa vie à disputer sur des objets qu’on est incapable d’entendre. Je parierais dix contre un que plus de la moitié des Glùckistes et des Piccinistes bat la mesure à faux.
— Que puis-je faire pour qu’on dise du bien de moi ?
— demandait une petite fille à sa camarade.
— Meurs ou va-t’en, — répondit-elle.
— En ne disant de mal que des gens de mérite, on ne passe guère pour être méchant et je le conçois : c’est ne dire du mal que de fort peu de monde ; et, d’ailleurs, la critique du mérite trouve beaucoup d’approbateurs.