Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 3.djvu/123

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L’ABBÉ.

Je me suis demandé à moi-même ; pourquoi, dans cette Piece, dont tout le monde est enchanté, ai-je desiré quelque chose ? Je cherche ensuite ce que j’ai desiré, & je le trouve ; à force de travailler, j’étois parvenu au point de pouvoir être sûr de perfectionner toutes les Pieces.

Le CHEVALIER.

Quelle entreprise !

L’ABBÉ.

Elle étoit sûre, vous dis-je ; mais j’ai pensé que cet ouvrage paroîtroit impertinent à tous les admirateurs, esprits bornés, qui ne voyent jamais au-delà de ce qu’on leur présente.

Le CHEVALIER.

Oui, cela auroit pû arriver.

L’ABBÉ.

Il falloit donc prendre un parti : j’ai dit enseignons, par un exemple neuf, la vraie route que le Génie doit suivre ; que ces regles uniformes, qui le contraignent, soient détruites, que le Génie soit libre enfin. Et j’ai fait le Bacha d’Alep.