Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 4.djvu/65

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Le BARON.

Il est vrai ; mais je ne saurois croire qu’elle ait cessé de t’aimer. Il est vrai que toutes les fois que je lui ai parlé de toi, elle m’a fait taire, ou elle ne m’a jamais écouté, sans une espece d’indignation.

Le COMTE.

Je ne puis la blâmer ; mais le temps doit tout adoucir.

Le BARON.

Je ne saurois te rien faire esperer encore ; & je crains que l’épreuve que tu veux faire, ne te réussisse pas.

Le COMTE.

Je le crains comme toi ; mais je n’ai point d’autre ressource que celle de tomber à ses pieds. Si elle me rebute, je me retire, pour jamais, dans mes Terres de Dauphiné, oui, je pars, dans l’instant.

Le BARON.

Je te demande, au moins, huit jours.

Le COMTE.

Que n’ai-je pas fait, pour expier ma faute ! Hélas, tu le sais. Combien de fois ne me suis-je pas présenté à sa porte ; que de let-