Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome III.djvu/65

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fonds puis-je faire sur votre amour, Monsieur, si vous convenez vous-même que les hommes sont si legers.

Lahaye.

Répondez à cela, Monsieur de Ponbleu. Ma Niéce en sait plus long que vous en amour ; elle a tant lu de Romans !

M. de Ponbleu.

Mon âge, tout désavantageux qu’il seroit vis-à-vis d’une personne qui n’auroit pas une façon de penser aussi solide que la vôtre, vous est un sûr garant de la durée de mon amour ; il ne sauroit entrer en comparaison avec celui des jeunes gens : bannissez donc cette fatale prévention que vous avez contre moi, Mademoiselle, si vous ne voulez me voir expirer de douleur à vos pieds.

Le Chevalier.

Cessez vous-même d’être contre mon Frère, si vous voulez que je me laide persuader ; ce n’est qu’à ce prix que vous pourrez m’obtenir.

Julie.

Eh bien, Monsieur, que dit votre cœur ? Il me semble que j’y lis le congé de Monsieur Balaudier ; il avoit peu d’espoir, il se consolera en donnant des fêtes.