Page:Carnet de guerre d'Alton Dondeyne.pdf/16

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Ma Compagnie réduite a trente hommes, nous faisions rassemblement dans la cour d’une ferme, a peine avait-on fini de compter, qu’un obus tombe au milieu de la cour, qui nous tue quatre hommes, nous ne restions plus que vingts-six.(effectif le plus bas que j’aurais vu au cours de cette guerre) et dans quel état, pâle, terreux, défaits, démoralisé, brisé de fatigue, des yeux ou une lueur de mort avait passé ! Plusieurs avaient perdus leurs képis ou leurs équipements et même leurs fusils, puis instinctivement, spontanément, nous nous embrassâmes a tour de rôle, c’était émotionnant et sublime !

Je ne puis en parler sans verser des pleurs Ce sont des journées qu’on oublie pas !!…

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Enfin ! un sergent qui nous restait, pris le commandement des débris de la Compagnie, et nous allâmes quatre kilomètres en arrière, nous reposer, nous reformer.

Une grange en arrière des lignes, ou étaients transportés nos blessés, fut bombardé, au troizième obus