Page:Carnet de guerre d'Alton Dondeyne.pdf/19

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Nous passâmes quelque temps à l’Yserne, ainsi qu’a Zuyttcoke[1], nous descendimes ainsi l’Yser, en laissant a notre gauche la fameuse maison du passeur (dont les journeaux on tant parlé[2]) inutile donc que j’en parle, n’y ayant pas assisté sinon que de loin ! nous voici arrivés a Boésinghe est : le fait saillant ? l’eau ? tout ces terrains inondés pour les Allemans, l’étaient aussi pour nous, l’on pataugeait toujours dans l’eau jusqu’au genou, après vingts quatres heures de tranchée nous ne formions plus que des blocs de boue, toujours froid, boisson froide et manger froid le plus souvent mélangé de boue, tout ce qu’on touchait, tout ce qu’on mangeait, on trouvait de la boue toujours, sur tout et partout, et avec cà sous une canonnade violente continuelle ; Alors, j’ai souffert moralement, le cafard me prenait sans nouvelles des miens. Quand la fin de cette affreuse guerre ?

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Nous sommes venus sur Ypres, les premiers jours de décembre, relevé les Anglais qui avaient rejetés les boches de la ville.

  1. Pour Zuidkote, nom flamand occidental et néerlandais de la commune française de Zuydcoote.
  2. L’éclusier et batelier Hendrik Geeraert.