route, je suis bien fatigué, les épaules surtout
me font grand mal, enfin 5e pose, c’est dur
pour repartir, on aperçoit quelques baraquements
c’est sans doute là que nous allons, car nous
devons avoir 1 jour de repos, bien logés dans un
pays, je reprends un peu de forces, nous
voici dans… le pays. Mais c’est un centre
de ravitaillement et c’est tout, là une ambulance,
en face un cimetierre, on s’arrête, hélas c’est
encore plus loin que nous devons aller à 2 km
et même plus : ⁁(ça va faire 27 à 28 km) le nombre des traînards augmente
et le froid arrive vite, nous sommes dans la
montagne, on cherche des yeux les baraquements
qui vont nous abriter mais rien, le Capitaine
oblique, on suit ; nous sommes dans un
terrain, vaseux, au bout du duquel se trouve
une montagne, on va monter la tente
sur son flanc, à ce moment beaucoup
perdent courage et s’arrêtent, moi je suis
exténué, je m’arrête à mi-pente sur une
pierre ; on se f… de nous c’est pas possible
autrement. Près de moi le major dit
« certainement on se paie la tête de
quelqu’un ! » — Le terrain est si trempé
l’eau est à fleur de terre. Voilà le pays
où l’on doit se reposer — c’est honteux
mon m/o venu en auto vient me chercher
mon sac, je trouve un endroit à peu
près on monte la tente, les officiers
montent la leur en dessous de la mienne —
Il fait très froid on va sûrement y crever
si non c’est qu’on est solide !…
Voilà la soupe : une boîte de singe pour
trois, une grosse sardine pour trois, il
n’y a de chaud qu’un plat d’haricots
rouge. Toute la nuit il n’a pas fait chaud
Page:Carnet de guerre d'Emile Chollet.pdf/20
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