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22 h — Je rentre de Salonique. Pas de lettre encore !

J’ai passé la soirée avec Rabusseau et Devenay. (censuré)


Nous avons causé (censuré) de notre famille des changements que nous trouverons à la Maison. Devenay encore pis que Moi, puisqu’il y va bientôt y avoir 4 ans qu’il n’a pas vu les siens.

Comme ma Petite Sœur va être grande, dire qu’Elle va avoir 12 ans le 23 février, dans un mois !

(censuré)

… Et puis j’ai causé de mon pauvre Grand-Cou, comme nous aurions été heureux pourtant de nous revoir je l’aimais tant mon vieux Grand-Père. Je n’ai fini de faire comme lui, moi aussi, j’aurai été combattre hors de France, cher Pipin je le vois encore le jour où je t’ai quitté avant de rejoindre mon régiment, il était bien peiné, ces dernières paroles qu’il m’a dites les voici : « et surtout écoute bien tes chefs. »

Quelques temps après mes Parents m’écrivaient qu’il était mort. Dire que plus jamais je ne le reverrai !… C’est la volonté de Dieu !

Il ne faut pas penser à tout cela, ça affaiblit le moral, et il faut l’avoir très très fort.

Il est 10 h 1/4. Je vais dormir.


24 janvier — 10 h : Encore couché sous la tente, il fait froid ; le soleil aujourd’hui ne veut pas se montrer.

Le vaguemestre vient de passer je lui ai donné mes lettres, il a dit que tantôt, il y aurait du courrier si seulement j’en recevais (censuré)