Page:Carnet de guerre n°1 d'Alexandre Poutrain.pdf/101

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soir la bonne dépose un peu de pain et du petit lait pour le chien de chasse. Dès que le chien s’éloigne, les oies viennent barboter ce lait, ramasser les déchets. L’ordonnance s’empare de ce seau qui contient encore un peu de lait, le fait chauffer et en porte une jatte au général.

Dans la matinée, le médecin major me fait remettre l’ordre de fournir douze voitures garnies de paille, pour conduire des blessés à Cambrai. Ces voitures doivent se présenter à quinze heures rue du Pont. En même temps je suis informé que quelques blessés français se trouvent chez Jules Sauvage ; nous sommes autorisés à nous y rendre à quatre pour les panser. J’y vais avec Joséphine et deux dames. Quel triste spectacle ! Il est inconcevable que l’on puisse imaginer une telle détresse et des plaies aussi hideuses. Beaucoup de ces plaies ont des vers ; en se coagulant, le sang a collé les vêtements aux plaies. Nous ne disposons que d’-