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Les réunions de notre petit clan chez Godart continuent. Je fais mon possible pour y aller chaque jour. Les plus assidus sont Milon, Morel, Plouviez, Grandy. Je les tiens au courant de tout ce qui se passe et j’utilise leur concours le plus possible.

Nous allons d’autant plus volontiers chez Godart, qu’il y a cinq blessés français dans la salle de réunion, dont la porte d’entrée, les fenêtres donnent sur la cour. En passant, il nous arrive de les entrevoir, parfois nous avons pu les approcher.

Le plus grand blessé était un petit breton, tout jeune : il avait une balle dans les reins. Sa blessure était tres douloureuse et d’une gravité exceptionnelle. Mais il avait un moral extraordinaire. Nous l’appelions : Réjoui. Du fait de son heureux caractère, il s’est concilié les sympathies des infirmiers et du docteur. Ce dernier, par amour propre de son art,