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le protège des balles.

Il n’en est pas de même du malheureux Gaston Demory. Il revenait déjeuner, il a la facheuse idée de s’arrêter contre le mur en face de sa maison, qui se trouve la troisième à droite au dela du pont. Une balle lui traverse le poignet gauche, la hanche les intestins. Je le vois faire trois pas vers sa maison, les bras en l’air, et il tombe mort. Sa femme court sous la fusillade le prendre par les épaules et le traîne chez elle. Les allemands ont tiré une vingtaine de coups de fusil.

Bien que je sois à l’abri des balles, j’entre chez Defossé, de crainte que les cyclistes poursuivent les Français.

Puis je vais chez Demory. En passant, je ramasse la carabine. La balle qui a tué notre malheureux concitoyen s’est mise en biais après avoir traversé le poignet et le bassin, elle a labouré les intestins.

Quant au cheval, il s’était relevé, avait repris sa course au galop. Il fut